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Tel un mantra, elle cristallise le flot de vos pensées. Il vous reste simplement à vous vautrer dans votre divan et savourer le silence qui vous entoure maintenant. Sans le vouloir, NoHo, alias Noémie Houbart vous absorbe. Il est inutile de résister au baiser de la tortue.
Recommençons l’histoire depuis le début.
Bercée par la voix de sa mère, Noémie chante et invente des mélodies depuis son plus jeune âge; sur le chemin de l’école pour combler sa lenteur de vivre, sans doute aussi pour s’éloigner de cette ville qui grouille de stress, Bruxelles et son quartier Jettois d'Esseghem. Elle compose chaque jour a capella des fragments et les répète sans cesse pour rigoler de celle que l’on nomme bientôt à l’école « la tortue ».
La petite dernière d’une famille recomposée de 7 enfants est bien entourée. Ses grands frères et sa grande sœur veillent sur cette petite tête blonde à la beauté fascinante.
C’est à Saint-Tropez que sa vie bascule une première fois. Elle a 15 ans et son visage fait mouche en pleine rue. Repérée par des chasseurs de modèles, la jeune ado plonge dans le monde de la mode parisienne. L’enfant de la cité entame une carrière de mannequin. Indécise, tout va trop vite pour elle. Abîmée, elle lâche ce monde 6 ans plus tard anorexique et tente de remonter la pente en fonçant dans des études de communication à l’UCL.
En parallèle, Noémie poursuit sa route et chante dans son premier groupe de rock, plutôt tendance punk-grunge. Quelques petits succès bruxellois d’un soir suivront mais le groupe se disloque 3 ans plus tard. Ses oreilles sont saturées de sons électriques. Il est temps pour elle de voyager seule et parcourir les terres d’Irlande pour affiner à la fois sa maîtrise de l’anglais et découvrir les sonorités acoustiques du monde folk anglo-saxon.
La révélation survient : il lui faut revenir à son besoin vital d’authenticité et de simplicité. A son image, elle veut ralentir le monde qui l’entoure et quitter ce monde de l'apparence.
A son retour, nombreuses sont ses promenades au parc de Woluwé devenu son lieu d’inspiration privilégié. Une bouffée d’oxygène qui lui permet de se concentrer sur ses textes. Elle veut maintenant mordre la vie à pleines dents et se met à grimper et chanter sans limites. Elle côtoie les salles d’escalade et s’immerge en montagne à outrance dans le monde de la grimpe. Elle balance sur ces rochers infranchissables ses mélodies qu’elle enregistre en pleine nature sur le dictaphone de son portable.
NoHo est née.
Quelques mois plus tard, sa route croise celle du guitariste & producteur, Quentin Dujardin. C’est le choc. Le grain de sa voix le touche et ensemble, ils décident de s’installer dans le Condroz liégeois pour travailler sur les premiers enregistrements. La ligne directrice émerge en quelques semaines et l’univers de NoHo se dessine sereinement. Un son dépouillé et sans artifice voit le jour. Des prises de voix directes et des grooves lents s’installent à l’image de ces forêts qui entourent le village qu’ils habitent.
Le temps est venu maintenant de partager cette histoire plus loin car le chemin reste imprévisible pour cette artiste à la fois forte, sensible et fragile. Un univers slow folk en expansion lente.